Premiers résultats de l’essai CoviBoost : l’intérêt du vaccin de Sanofi/GSK en boost
L’essai académique Coviboost, conduit par Covireivac avec l’APHP comme promoteur, vise à comparer un schéma de rappel hétérologue basé sur le vaccin développé par Sanofi et GSK avec un schéma homologue d’un rappel avec vaccin ARN. Les résultats sur la réponse immunitaire à 15 et 28 jours après rappel ont été publiés et montrent l’intérêt potentiel d’un schéma vaccinal incluant en rappel le vaccin Sanofi & GSK basé sur la souche Beta du SARS-CoV-2.
Rappel du cadre de l’étude
Le 8 Décembre 2021 démarrait en France l’essai CoviBoost dans le but d’évaluer la réponse immunitaire en injection de rappel des deux candidats vaccins, à base de protéine recombinante associée avec un adjuvant, développés par Sanofi et GSK à celle d’un rappel homologue avec le vaccin Pfizer-BioNTech.
Après une primovaccination classique avec le vaccin Pfizer-BioNTech, chaque participant se voyait proposer aléatoirement une 3ème dose de rappel soit avec le vaccin ARNm de Pfizer-BioNTech, soit le vaccin adjuvanté à protéine recombinante de Sanofi/ GSK basé sur la souche originale du virus (souche Wuhan) ou encore le vaccin adjuvanté à protéine recombinante de Sanofi/ GSK basé sur le variant beta (variant sud africain). La campagne de rappel étant déjà en cours au moment du lancement de l’étude, l’âge moyen des participants est de 40 ans environ. Une des limites de l’étude est ainsi la faible proportion de personnes à fort risque de développer une forme grave du covid ayant participé.
La proportion de participants dont les anticorps neutralisants contre la souche initiale (Wuhan) et la souche Beta (variant Sud-Africain) était augmentée d’un facteur au moins 10 a été mesurée 15j après l’injection de rappel. De plus, l’augmentation du taux d’anticorps neutralisants à 15j contre les variants Delta et Omicron a été mesurée, ainsi que la réponse cellulaire, c’est-à-dire la production de cellules CD4 qui interviennent généralement dans la protection à plus long terme contre l’infection.
Le vaccin de Sanofi/GSK basé sur la souche bêta plus immunogène
Avec un profil de réactogénicité comparable, les trois vaccins ont stimulé la production d’anticorps et la réponse neutralisante. Mais le vaccin Sanofi/GSK basé sur la souche Beta a démontré un taux de réponse en anticorps neutralisants plus élevé aussi bien contre la souche d’origine que contre les variants préoccupants Beta, Delta et Omicron.
Contre la souche originale du virus (souche Wuhan), 55,3 % des participants ayant reçu le vaccin de Sanofi / GSK basé sur la souche Wuhan, 76,1 % des participants ayant reçu le vaccin de Sanofi / GSK basé sur la souche Beta et 63,2 % des participants ayant reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech ont vu leurs titres en anticorps neutralisants augmenter d’un facteur ≥ 10, 15 jours après leurs vaccinations. Contre la souche Beta, ces chiffres étaient respectivement de 44,7 %, 84,5 % et 51,3 %.
Cette tendance d’une supériorité d’un schéma hétérologue avec le vaccin Sanofi/GSK basé sur la souche Beta se confirme contre les variants Delta et Omicron BA.1. De même, la réponse cellulaire avec la production de cellules CD4 est plus élevée chez les participants ayant reçu l’un des deux vaccins Sanofi/GSK.
Cette immunogénicité plus élevée devra être confirmée, et notamment caractérisée sur le long terme ainsi que l’intérêt en terme de protection.
Outre la réponse immunitaire, les avantages en termes de thermostabilité, de coût et d’acceptabilité par une partie de la population de ces vaccins basés sur des technologies vaccinales connues de longue date sont des facteurs importants pour la poursuite des campagnes de vaccination et de rappels.
En anticipation des campagnes de rappel avec la 4è dose qui seront probablement réalisées à l’automne, une étude ancillaire est en cours pour étudier la réponse au vaccin de Sanofi/GSK en 4ème dose pour les personnes de plus de 60 ans n’ayant pas été infectés par le SARS-CoV2.